Chrétien face aux changements climatiques - Diocèse de Rouyn-Noranda

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Le chrétien face aux changements climatiques
Une contribution de Daniel Gagné - publication du 8 mai 2023

Pourquoi parler de dérèglements climatiques dans un contexte de vie spirituelle au sein de notre communauté? Il y a tant d’autres catastrophes à plus court terme qui nous inquiètent actuellement et dont les journalistes nous abreuvent quotidiennement (séisme en Turquie, tueries de masse aux É.-U., guerres en Afrique, famines en Éthiopie, génocide en Birmanie, pandémie de Covid, déficiences de nos systèmes de santé ou scolaire, etc., etc.). Pas besoin d’en rajouter sur le tas avec des effets attendus aux allures de prophéties!

On le sait tous que le climat n’est plus ce qu’il était et que les désastres météo se multiplient à une fréquence de plus en plus rapide? Mais tant que ça n’arrivera qu’aux « autres », on ne s’en inquiète pas trop. Et puis, que pouvons-nous y faire? Surtout, qu’il est peut-être déjà trop tard pour renverser la vapeur? Et puis, même si nous adaptons nos comportements (par exemple, en réduisant notre consommation de pétrole), cela risque de n’avoir qu’un impact limité comparativement à l’inertie de tous les autres, industries et gouvernements compris…

Alors, ne faudrait-il pas tout simplement continuer à vivre comme avant, comme si de rien n’était, comme si les vraies catastrophes se produiront surtout ailleurs (dans les « pays chauds », qui en ont toujours vécues)? D’ailleurs si jamais ces prophéties de malheur nous atteignaient un jour, ce ne sera pas avant des dizaines d’années, alors que nous serons probablement déjà morts. Vivons donc au jour le jour et faisons confiance à Dieu pour régler ce problème…

Pourtant, ce problème est bien le nôtre, car c’est nous (et surtout nos vies de confort) qui l’avons créé de toutes pièces, même si ce n’était pas intentionnel. C’est à nous de le régler. Dieu est là pour nous aider à en prendre conscience, pas pour nous inciter à se mettre la tête dans le sable! Non seulement s’agit-il de notre problème, mais il s’agit aussi d’un affront que nous faisons à ses créatures que nous vouons à la quasi extinction. Beaucoup de chrétiens l’ont réalisé et ont commencé à prendre le taureau par les cornes. Ils se sont engagés dans la lutte aux changements climatiques, le pape François en tête (avec son encyclique Laudato si') lequel nous exhorte à sauver ce qui reste de notre « maison commune ».
Un outil de travail pour ce faire nous a même été offert par le Vatican (Dicastère pour la promotion du développement humain intégral) afin de faciliter l’engagement des chrétiens du monde entier dans un combat de dernier recours face aux menaces actuelles et futures que représente notre gourmandise à brûler des gaz à effet de serre (GES) (Voir note 1). Et ceci dans notre vie concrète et quotidienne, à l’échelle de nos communautés, de nos milieux de vie et de nos églises. Il s’agit de la plate-forme Internet Laudato si', qui incite chaque participant (individu, groupe, paroisse, diocèse, communauté cléricale, etc.) à prendre des engagements formels pour réduire ses émissions de GES et son empreinte écologique. C’est la base d’un mouvement qu’on appelle « l’éco-spiritualité ».

Je vous propose donc aujourd’hui, en tant qu’individu, couple, famille, collègues, compagnons et amis de vous « mettre en marche », à la suite de Jésus, du pape et de 2,5 millions d’autres catholiques engagés pour défendre les intérêts de la nature, des animaux, des plantes et des milliards d’humains (particulièrement les plus pauvres) qui auront à souffrir ou à mourir à cause de la montée du niveau des mers, de la fréquence des ouragans, des sécheresses, des inondations qui hypothéqueront la vie des générations des enfants et petits-enfants actuels.


Se « mettre en marche » implique une progression dans l’engagement :

  1. S’informer sur les causes et conséquences présentes et futures des dérèglements climatiques
  2. S’informer sur sa contribution personnelle, familiale et communautaire aux changements climatiques
  3. S’informer sur les actions concrètes qu’on peut poser pour diminuer notre impact négatif sur le climat, ainsi que sur les outils dont on dispose pour se faciliter la tâche ou sur les collaborations qu’on peut amorcer avec d’autres.
  4. Adopter des attitudes et des comportements appropriés pour mettre notre grain de sable dans l’engrenage vicieux que l’humain a créé, inconsciemment, pour fabriquer sa propre destruction.

Je vous propose donc une série de chroniques afin de vous supporter dans votre cheminement en passant par chacune des quatre étapes précédentes.

Ceux qui désirent prendre les devants dès maintenant peuvent consulter la plate-forme d’action du mouvement Laudato si' qui inclue déjà plus de 200 organisations catholiques (par ex. : les Sœurs de la Charité d’Ottawa, les quatre congrégations de la famille de Sainte-Croix, la Famille Chrétienne, Spiritualité de la Création, institut d’écologie chrétienne, Catholic Relief Services, etc.) et plus de 2,5 millions de croyants qui se sont compromis pour exécuter un plan d’action afin de lutter contre les changements climatiques.


(1) Des gazs tels que le dioxyde carbone (CO2), le méthane, les fluorocarbures, etc.) qui contribuent à réchauffer l’atmosphère autour de la planète Terre.
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